CARYL FEREY - zulu


Celui-là, il va falloir le tenir à l'œil. L'énergumène s'était fait remarquer avec deux romans, Haka (1998) et Utu (2004), dont l'intrigue était située en Nouvelle-Zélande. Et voilà qu'il récidive avec un texte tout aussi violent, Zulu. Retenez bien son nom : Férey, prénom : Caryl, âge : 41 ans. L'individu vous embobine dès les premières pages, un sens aigu du récit et du dialogue, un goût pour les voyages lointains, dont il rapporte de singulières histoires.

Cette fois, c'est en Afrique du Sud post-apartheid qu'il nous entraîne, à Cape Town, dans un pays où la misère la plus crasse commence à quelques kilomètres des centres-villes cossus, où la délinquance bat des records, où la violence exprime, outre la misère, la résurgence d'un passé occulté par la réconciliation nationale. Caryl Férey, retors, soigne ses personnages, démarre sur les chapeaux de roue par un meurtre qui ressemble comme deux gouttes de sang à une histoire de serial killer, se perd dans les townships et les bars clandestins, pour déboucher sur un trafic de médicaments. Livre politique, roman social, Zulu est un formidable polar au charme diabolique. On vous aura prévenu.

Michel Abescat.