ALAIN WAGNEUR - terminus plage
Blainville, petite ville balnéaire de 15 000 habitants sur l’Atlantique, « vouée à l’immobilier, à l’hôtellerie et au commerce es maillots de bain », est ce qu’on appelle une station familiale, autant dire un endroit où il ne se passe jamais rien, surtout en dehors de la période estivale et pour un policier comme le commissaire Zamanski, qui a fait toute sa carrière à Paris, une telle affectation n’est pas vraiment une promotion. L’incendie d’une villa 1900 reconvertie en hôtel-restaurant n’est pas un événement digne de mobiliser une armée de limiers. De son côté, Jean-Claude Bertin, fonctionnaire aux affaires sociales à Limoges, mène une existence d’un calme absolu. Marié, père de famille, le contraire de l’aventurier, plutôt le genre à passer ses vacances à Blainville. C’est ce qu’il va finir par faire mais seul, à la demande de sa mère. Bertin père occupe sa retraite de flic en jouant les détectives, ce qui l’amène à de fréquents déplacements. Cette fois, pourtant, son absence se prolonge de façon inquiétante. Entre l’incendie de Blainville et la disparition de Bertin senior existe bien sûr un lien, mais si habilement tissé qu’il est impossible au lecteur d’en deviner la nature exacte. Alain Wagneur maintient efficacement le contraste entre une réalité d’apparence banale et une intrigue policière mouvementée. Le personnage de Jean-Claude Bertin, détective malgré lui, qui se retrouve à la croisée des chemins sur les traces de son père, est particulièrement réussi.
Gérard Meudal.