COLIN THIBERT - royal cambouis
Peut-on qualifier Colin Thibert de «jeune espoir du polar français» alors qu'il vient de passer la cinquantaine? Après la vague des Pennac, Benacquista, Izzo, Dantec, c'est pourtant son nom qui vient à l'esprit quand on parle de relève à la Série noire. S'il faut, pour écrire de bons polars, avoir beaucoup vécu, alors Colin Thibert a le profil. Etudes de latin-grec, école d'architecture, passion pour la gravure, faillite, dessin de presse, sketchs radiophoniques, scénarios de téléfilms... Pas étonnant qu'on retrouve tant de personnages loufoques, dingues ou attachants dans ses intrigues ultraréalistes montées avec un soin d'horloger humaniste.
Après Noël au balcon, voici donc Royal Cambouis, où, au fin fond du Vercors, un savant ripoux, épaulé par un ex-taulard amoureux et un barbouze anorexique, planque en douce des déchets toxiques qui feraient blanchir la moustache de tout écolo normalement constitué. Bref, une arnaque d'Etat que l'on hésite presque à qualifier de fiction, et à ne surtout pas mettre entre les mains de n'importe quel ministre. On ne sait jamais, Colin Thibert a tant de talent et d'imagination qu'il finirait par leur donner des idées.
Olivier Le Naire.