STIEG LARSSON - la fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette
Avec un titre si prometteur et après un premier tome magistralement mené, ce deuxième opus de la trilogie ‘Millénium’ était pour le moins attendu. Une attente récompensée à sa juste valeur, puisque cette nouvelle aventure de Mikael Blomkvist et Lisbeth Salander est encore plus réussie que la précédente. Une fois encore, Stieg Larsson pond un récit extrêmement long par rapport aux canons du genre, et atteint les 650 pages. Et une fois encore, on ne les sent pas passer. Son écriture précise est d’une densité incroyable, et l’on ne s’ennuie pas une seconde malgré cette pagination élevée. Sans que l’on s’en rende compte, l’auteur parvient à insinuer dans son récit une tension et une force qui rendent impossible l’arrêt de la lecture.
Larsson continue de mettre en scène des personnages d’une grande épaisseur, finissant par les rendre totalement vivants sous nos yeux. Encore plus rythmé que le premier tome, qui se mettait lentement en route à cause des scènes d’exposition, cette histoire nous entraîne dans une Suède interlope, violente et inquiétante, dans laquelle tueurs, pervers, espions, fonctionnaires véreux et fantômes du passé se mêlent mystérieusement. Coup de génie de Larsson : avoir su intégrer ses héros, et particulièrement la mystérieuse Lisbeth Salander, au cœur de l’intrigue en les impliquant directement dans les événements. Les seconds rôles du tome 1, ainsi que certaines informations sans réel intérêt à l’époque, s’invitent soudain au premier plan pour donner naissance à une intrigue prenante et très noire, à la construction surprenante : quatre enquêtes parallèles, et deux héros, Salander et Blomkvist, qui ne se croisent jamais. Du grand art, qui fait saliver en pensant au troisième et dernier tome.
Mikaël Demets.