NOËLLE LORIOT - meurtriere bourgeoisie


L'héroïne du nouveau roman de Noëlle Loriot est une Parisienne divorcée, visiteuse de prison touchée par la personnalité de François Couderc qu'elle croit innocent du crime dont on l'accuse. A travers le récit de l'enquête psychologique menée par la jeune femme, l'auteur nous entraîne dans un tourbillon vertigineux, en vérité la radiographie impitoyable de cette grande bourgeoisie parisienne dont la peinture affolée se trouve au centre de sa fiction, et ce depuis belle lurette. Car c'est au coeur des années soixante qu'apparaît l'oeuvre d'une certaine Laurence Oriol, régulièrement distillée sous les couvertures d'une élégante série baptisée «Crime-Club», aux côtés de Boileau-Narcejac et Hubert Monteilhet. Elle remporte le Grand Prix de littérature policière en 1966 avec l'Interne de service, puis, après quelques autres récits de suspense d'une rare maestria, comme Ma jeunesse assassinée, Laurence Oriol se fond dans la production de Noëlle Loriot comme pour y trouver encore plus de punch. Cette trop rare romancière noire, une des premières du genre en France, nous revient au meilleur de sa forme et de sa délectable férocité.

François RIVIERE.