KEN BRUEN - le martyre des Magdalènes


"Lors de ma dernière enquête en date, je m'étais assuré l'aide d'un individu peu recommandable appelé Bill Cassell. Je lui avais demandé de protéger une jeune fille et il l'avait fait…"

"J'avais ensuite contracté une dette bien plus grande encore en lui demandant d'éliminer un tueur. Un genre d'aide qui n'est jamais gratuit. Je lui avais versé une tonne de fric, mais ce qui avait de quoi m'inquiéter le plus, c'était le renvoi d'ascenseur qu'il n'oublierait pas de me réclamer un jour. Quand on est redevable envers quelqu'un comme lui, on ne peut pas faire faux-bond, et ce qu'il y a d'épouvantable, c'est d'être dans l'attente de ce qu'il va bien pouvoir exiger. Sur le coup, il ne manque pas de vous prévenir, mais j'avais passé outre et j'avais conclu le marché. C'est l'individu malfaisant par excellence ; les flics eux-mêmes gardent leurs distances. Il ne reconnaît pas de territoire, il n'existe aucune limite qu'il ne soit prêt à franchir, et vous avez intérêt à ne pas être la personne qu'il veut voir en franchissant ladite limite. Son appel était arrivé un dimanche soir".

C'est ainsi que Jack Taylor (pour ceux qui auraient manqué les épisodes précédents, ils sont disponibles chez Gallimard) se retrouve à chercher quelqu'un pour Cassell. La "mission" n'a pas l'air trop dure, et surtout pas louche. Jack fonce - de toute façon il n'a pas le choix.

Dans cette nouvelle aventure du privé si atypique, Ken Bruen se penche sur une histoire que bon nombre d'Irlandais ne veulent pas voir remonter à la surface. C'est toujours aussi excellent (rythme, ton, densité des personnages, histoire, descriptions de villes et comportements…). Ken Bruen est vraiment un auteur brillant.

Christophe Dupuis.