FRANZ BARTELT - le jardin du bossu
C'est
un type plus tout jeune qui vit de petits vols. Un soir, chez Gus, son bistroquet
habituel, où il aligne les demis et les verres de rosé, il avise
un homme qui a l'air fin saoul. Quand celui qu'il qualifiera désormais
de «con» se lève, il décide de le suivre pour le soulager
de son portefeuille. On a beau être de gauche, ou, comme il dit, «basé
sur l'idée de gauche», il faut bien vivre quand on n'a pas de quoi.
Las ! «Le con» n'est pas né de la dernière pluie,
c'est même un stratège. Et le chasseur devient la proie. Voici
notre voyou enfermé chez un exalté, au milieu de quelques cadavres
plus ou moins enterrés. Il devra composer avec sa victime putative devenue
son geôlier. Et aussi avec la mère de celui-ci, la fiancée
et quelques autres... Les premiers attraits de ce livre, qui épouse le
point de vue du petit voleur poissé, ce sont son ton branque, son vocabulaire
proche de celui de San Antonio, avec des expressions capables de vous faire
rire tout seul dans les transports en commun. L'angoisse, toujours souriante,
un peu trop peut-être, ne pointe que plus tard. Quand on découvre
de quoi est capable «le con».
Edouard WAINTROP.