PHILIP LE ROY - le dernier testament
Une intrigue haletante au service d'un polar mystico-scientifique. Coup de maître.
Le succès du Da Vinci Code l'a confirmé: le sacré a le vent en poupe. Dans ce domaine, le meilleur côtoie bien souvent le pire, aussi accueille-t-on Le dernier testament de Philip Le Roy comme une sorte de miracle littéraire. Logique pour un livre traitant de sagesse mystique, et dont le point de départ est situé en Judée, soixante-dix ans après la mort de Jésus-Christ. Mais la force de ce roman dépasse néanmoins le sujet traité, et tient autant dans l'histoire proprement dite que dans l'écriture époustouflante d'un Philip Le Roy, plus proche de Philip K. Dick que de Dan Brown.
Toulousain d'origine, cet écrivain influencé par le cinéma de Tarantino, Kubrick, ou De Palma - mais qui a bâti son thriller en référence à La nuit du chasseur de Charles Laughton - possède un style très visuel, mélange d'onirisme flamboyant et de réalisme noir. Après le préambule mystique, on plonge dans le plus sanglant des polars. A l'hôpital de Fairbanks, une équipe de scientifiques travaillant sur un programme génétique destiné à redonner vie aux cellules mortes, est sauvagement assassinée. Parmi les victimes, deux chirurgiens nobélisés, une infirmière surdiplômée, un agent du F.B.I., et un cobaye humain dont l'autopsie révélera qu'il était déjà mort au moment de la tuerie. Confiée à Nathan Love, ex-agent du F.B.I., désabusé et bisexuel, crack du profiling et amateur de musique, l'enquête dévoilera la personnalité hors du commun du cadavre décédé avant le massacre. Il s'agit d'Etienne Chaumont, scientifique français spécialisé dans les expéditions dans le cercle arctique. Un simple illuminé mort pour avoir voulu tester la résistance du corps et de l'esprit humains à la solitude et au froid? Sa veuve en doute. Et voilà le lecteur embarqué dans un récit mené à cent à l'heure. De Fairbanks à la Côte d'Azur en passant par Manille, l'action emprunte des chemins sinueux avant de livrer au Vatican les clefs de son mystère. Sacré bien sûr. Pour un stupéfiant et un exceptionnel roman.
Jean-Rémi Barland.