JOSEPH BIALOT - la ménagerie
Il existe à Paris une Unité d’enquêtes spéciales de la police judiciaire un peu particulière. Orpheline de son chef de meute, le fameux Loup, cette Ménagerie est dirigée par son fils spirituel, Malo Rottweiler, dit Le chien. La meute se met en chasse quand Loup est retrouvé mort dans la petite ville banlieusarde de Saint-Maur, non loin de son pavillon. Malo est sur le sentier de la guerre. Pour ce fils de la DDASS, Loup représentait tout. Celui qui l’a remis sur le droit chemin, qui lui a tout appris et dont il découvre qu’il ne connaissait rien de sa vie. Une vie où Marie et Marine occupaient une place importante.
Tous les chemins mènent en Normandie. C’est bien connu. Là-bas, les falaises sont belles, mais dangereuses. Que dire du calva ? À la fois poison et eau de jouvence. Dieppe a du mal à se remettre des séquelles de son histoire, entre le débarquement canadien raté de 1942 et celui plus réussi de 1944. Au milieu de tout ça, une bande de garnements, les Mousquetaires, moins innocente que jamais. Sur la ligne de chemin de fer Paris-Normandie, les morts s’amoncellent, mais ce n’est pas un .45 qui pourra réduire au silence Le Chien et sa clique. Non. Pas même les relations diplomatiques de la belle Carole. Pendant ce temps, Le Chameau et Pottock, fidèles à leur poste, encadrent un Chien en manque de son Astrid de compagne, toujours aux quatre coins de l’Europe.
Joseph Bialot fait partie de l’Histoire, peut-être à son corps défendant. De sa déportation à Auschwitz - C’est en hiver que les jours rallongent - il est revenu à jamais marqué (c’est une banalité que de le dire, mais cela reste toujours aussi important). On ne s’étonnera pas, alors, de constater combien ce roman, à l’atmosphère envoûtante, est empreint de toute une culture Seconde Guerre mondiale. Les animaux de compagnie de Joseph Bialot sont à la fois teigneux et attachants. L’histoire est belle, comme peut l’être toute histoire née d’une tragédie que n’auraient pas reniée les Grecs.
Julien Védrenne.