FRANCK THILLIEZ - la forêt des ombres

En deux ans et deux livres, l'auteur de «La Forêt des ombres» s'est imposé chez un petit éditeur, dans le domaine du roman policier.

L'auteur et le livre. Sans tambour ni trompette, le quatrième roman de Franck Thilliez, La Forêt des ombres, vient de dépasser les 35 000 exemplaires vendus. Figurant régulièrement, en milieu de tableau, sur les listes des meilleures ventes depuis la rentrée, ce huis clos oppressant, qui mélange les thématiques du Shining de Stephen King avec celles de Thomas Harris, rallie tous les suffrages. Le bouleversement a été de taille pour Thilliez, jeune ingénieur en informatique vivant à Mazingarbe, près de Lens, dans le Pas-de-Calais, avec sa femme et ses deux enfants. Discret, les pieds sur terre, l'auteur de Deuil de miel semble s'accommoder tranquillement de ce fulgurant succès. Pourtant, il y a moins d'un an, paraissait dans l'indifférence La Chambre des morts, thriller qui, après six réimpressions successives, se sera vendu à plus de 50 000 exemplaires. Alors que le producteur Charles Gassot a confié au réalisateur Alfred Lot (Le Baiser du dragon) le soin d'adapter La Chambre des morts au cinéma (avec Jérémie Regnier, Mélanie Laurent et Éric Caravaca), Gaumont vient d'acheter les droits cinématographiques de La Forêt des ombres. On peut donc légitimement parler d'un « phénomène Thilliez ». À qui le doit-on ? À son éditeur Le Passage, à une presse enthousiaste, aux libraires ou au bouche à oreilles du grand public ?

Le succès. « Selon moi, c'est un livre de libraires, tranche Yann Briand, éditeur au Passage. Bien sûr, c'est ­Maryke Gauthier, la directrice du Passage, qui a découvert Franck Thilliez au festival du polar de Montigny-lès-Cormeilles, en 2004. Mais ce sont les ­libraires qui ont soutenu La Chambre des morts. Notamment ceux qui ­appartiennent au groupement Initiales. Le succès a été si rapide que les ­éditions Belfond ont tenté de débaucher notre auteur. Tout s'est joué sur le rapport de confiance que nous avions établi avec Franck. Bien sûr, nous n'avons pas hésité à nous aligner sur les conditions financières de la concurrence. Mais Franck est quelqu'un de fidèle. Il a compris que Le Passage avait fait son succès. » Pascal Thuot, de la librairie Mille pages à Vincennes, ne dit pas autre chose. « J'ai ­découvert Thilliez sur photocopies, se souvient-il. Un soir, j'ai commencé à lire quelques lignes... Et je n'ai pas ­décroché ! Franck Thilliez est un auteur qui possède un fort potentiel romanesque. Ses livres sont à la fois ­efficaces et personnels. À la librairie, nous avons déjà vendu près de huit cents exemplaires de ses livres. On y croit beaucoup ! »