KARIN SLAUGHTER - indélébile
Une sanguinaire prise d'otages, violente et impitoyable. 'Indélébile' commence vite et fort, peut-être un peu trop puisqu'après cette ouverture, il faut une bonne cinquantaine de pages pour que l'auteur parvienne à instaurer son récit, alternant cette histoire d'attaque d'un commissariat et une histoire qui s'était déroulée des années auparavant. Mais une fois que la machine est lancée, la tension va croissant au fil des 300 dernières pages. Croiser une intrigue passée et une actuelle n'est pas particulièrement original, mais cette idée n'a sans doute jamais été aussi bien traitée que dans ce roman haletant. La prise d'otages passe au second plan pour laisser de plus en plus de place à des événements passés bien mystérieux, l'auteur prenant soin de ne raccrocher que petit à petit ce passé "indélébile" à la violence du présent.
Karin Slaughter a en outre le chic pour nous présenter toute une galerie de personnages, un peu nombreux au début, mais qu'elle réussit à nous faire connaître en profondeur, donnant du coup à son récit une vraie épaisseur. La romancière excelle d'ailleurs pour entrer dans la tête de ses personnages et ainsi nous retranscrire, particulièrement dans les situations paroxystiques, leurs sentiments, leurs phobies, leurs paniques, leurs égarements. Au final, même si la prise d'otages est un peu expédiée et que quelques passages sont un brin clichés, 'Indélébile' est un polar particulièrement efficace, impossible à lâcher, et au dénouement original.
Mikaël Demets.