HELEN ZAHAVI - Donna et le gros dégoûtant
Dans
Dirty Week-end, l'héroïne de Helen Zahavi n'en pouvait plus de tous ces types
qui essayaient sans arrêt de la tripoter. Alors, elle décidait un beau matin
de provoquer un carnage…
Dans Donna et le gros dégoûtant, la charmante Donna récidive, n'hésitant pas
à se débarrasser de ceux qui l'empêchent d'être heureuse avec son ami Joey.
Bonne fille, elle commence par accepter de coucher avec Henry pour effacer les
dettes de Joey. Mais Henry est vieux et adipeux, il sent le lait caillé et son
ventre mou donnerait la nausée à la plus courageuse des filles.
A l'instant où le gros dégoûtant se prépare dans la salle de bains pour une
petite fête intime, Donna se sauve, emportant au passage une somme rondelette.
Henry a beau être mou du bide, il n'aime guère qu'on lui manque de respect.
Connu comme usurier musclé, il cherche à récupérer ce que la fugueuse lui doit,
argent et sexe compris…
Helen Zahavi a été taxée d'immoralisme par le Parlement de Londres pour son
premier roman. Visiblement, ce vif reproche ne lui a pas servi de leçon. Donna
et le gros dégoûtant est un livre formidablement provocateur. La seule morale
de l'histoire, c'est que le plus rusé a toujours raison.
Les héros masculins de Helen Zahavi sont des pourris, des minables et des violents
qui cachent leurs obsessions derrière de vagues sourires. Face à eux, Donna
et ses copines n'ont plus qu'une solution pour survivre : tuer le plus froidement
possible. Naïves, elles rêvaient pourtant d'un petit cottage verdoyant avec
un gentil gars pour tondre la pelouse, mais leur vie ne tourne jamais dans ce
sens-là.
Christine Ferniot