DAN BROWN - Da Vinci code


Meurtre au musée

Une trame machiavélique, un rythme infernal: la visite au Louvre d'un maître du polar.

Qu'ont en commun Cocteau et les Templiers? Quel rapport entre le Louvre et le Saint-Graal? Jésus était-il marié? Autant de questions insolites, mais non inédites, auxquelles plus de 4 millions de lecteurs américains ont trouvé une fascinante réponse dans Da Vinci Code. Le thriller ésotérique de Dan Brown, dont la Columbia a déjà acheté les droits cinématographiques, triomphe outre-Atlantique depuis sa sortie, l'année dernière. Traduit dans 35 pays, le livre paraît cette semaine en France, terre d'accueil de cette histoire palpitante qui se dévore le souffle court.

Tout commence (et tout finit) au musée du Louvre, dont le conservateur, Jacques Saunière, est retrouvé assassiné au milieu de la Grande Galerie. Eminent spécialiste des symboles, Robert Langdon, de passage à Paris, est convoqué d'urgence pour examiner les étranges pictogrammes ébauchés sur la scène du crime. Bientôt traqué par la police et l'Opus Dei, aidé d'une jeune cryptographe, le professeur va devoir jongler, d'églises en toiles de maître, avec une nuée d'énigmes, d'anagrammes et de codes secrets en tout genre. A la clef: la levée de l'un des plus grands mystères de la chrétienté.

Chez Dan Brown, le décryptage est une passion. Normal pour cet ancien historien d'art qui devait, enfant, trouver ses cadeaux de Noël grâce à des jeux de piste. L'écrivain en a gardé le goût de l'enquête: son quatrième roman a nécessité deux années de recherches, passées à compulser les archives, à bûcher l'étymologie ou à rencontrer des membres de l'Opus Dei. Qu'importent les petites invraisemblances (un train pour Lille au départ de la gare Saint-Lazare). Tant pis si, parfois, trop de code tue le code (Walt Disney dévoilerait la symbolique du Graal dans La Petite Sirène! ). Avec une trame machiavélique, digne d'Arturo Pérez Reverte, un rythme (des chapitres courts, un rebondissement toutes les quatre ou cinq pages) d'une efficacité redoutable, ce polar érudit reste remarquablement bien ficelé. Et donne envie, une fois refermé, de courir revoir la célèbre Cène de Léonard de Vinci, celle que l'on croyait si bien connaître.

Anne Berthod