RAPHAEL MAJAN - chez l'oto-rhino


De même que le commissaire Liberty Wallance dit que, «dans injustice, il y a justice», on remarque que dans polar il y a pol, ce qui crée déjà un lien entre les éditions P.O.L., qui font avec ce flic parisien au surnom fordien une incursion dans le roman policier. Wallance (on ne connaît pas son vrai prénom) «a cinquante ans et pas d'ami dans le métier, on ne sait pas pourquoi il est entré dans la police vingt-sept ans plus tôt. De taille moyenne, il a un certain embonpoint. (...) Il est cultivé, assez brillant, et ponctue souvent ses enquêtes de références littéraires ou artistiques que ses collègues et les suspects ne décryptent pas toujours». Or, le fin limier se double aussi d'un redoutable serial killer. Par exemple, pour conserver le coupable qu'il a trouvé pour un crime, Wallance est capable de balancer par la fenêtre le vrai meurtrier de toute façon, «plutôt cent innocents en prison qu'un crime impuni». Autour de ce héros sans foi ni loi, Raphaël Majan (43 ans, «fonctionnaire, il a travaillé au ministère de l'Intérieur» d'après la couverture) distille un humour très noir avec une élégance dandy, mais sait aussi procéder aux scènes d'assassinat avec une précision et une vitesse d'exécution qui font froid dans le dos.

Sabrina CHAMPENOIS