CLAUDE AMOZ - le caveau


Claude Amoz ne cesse d'explorer dans ses romans - sombres - le temps, la mémoire ou la conscience, comme si ces thèmes l'obnubilaient, mais qui n'obnubilent-ils pas ? Ces thèmes aussi vieux que l'homme, qui depuis Odipe jusqu'à aujourd'hui créent le plus de drames, le plus de souffrance. Pour Claude Amoz, le roman policier est le digne représentant de ces tragédies d'Euripide, où la mauvaise conscience - on ne peut passer sur l'étrange coïncidence entre le cadavre trouvé dans La tourbe et les mauvais augures d'Electre - la mémoire, le temps, le passé détruisent les hommes, les rongent et les tourmentent : et c'est bien pour cela que les romans de Claude Amoz , comme tout bon roman noir, dépassent le particulier pour toucher l'universalité. La mémoire aussi tient un grand rôle dans l'univers de Claude Amoz. Regardez juste les titres : Le Caveau, et La Tourbe, lieux de mémoire, de conservation des objets et des haines, lieux dédiés au passé et au secret. Et tout comme ses illustres ancêtres, à ces thèmes, Claude Amoz y ajoute la psychanalyse, siège tout aussi fort du passé, des traces, des blessures qu'on croit fermées. Et dans quel cadre bien sûr, la famille, car comme le dit si bien Claude Amoz " toute domination est d'abord familiale ". En espérant que, comme Electre, Phèdre, ou Les suppléantes, les romans de Claude Amoz soient cathartiques et qu'ils expurgent en vous toute mauvaise conscience.

Nathanaël Tribondeau