PETER ROBINSON - beau monstre
Dans la cave de Terence Payne, le spectacle est monstrueux. Une jeune fille attachée, assassinée, violée, d'autres cadavres mal enterrés et l'assassin frappé à mort par une policière qui n'a pas pu se contrôler devant une telle horreur. Le serial killer a aussi une épouse, une femme battue qui semble avoir perdu la mémoire après ce cauchemar. L'inspecteur Alan Banks n'a plus qu'à mettre de l'ordre dans tout ça. Compter les morts, faire soigner la femme et regretter que l'assassin succombe à ses blessures sans pouvoir expliquer ses gestes. Trop simple tout cela et Banks n'est pas du genre à laisser filer les choses. Il veut comprendre, plonger dans les ténèbres de ces histoires terribles, tel un profiler à l'anglaise, patient et méticuleux. Un cadavre de trop, une voisine curieuse, et la vie privée qui se délite, notre inspecteur a de quoi réfléchir.
C'est ce qu'il y a de passionnant avec Peter Robinson: cette impression de participer à chaque instant de l'enquête en compagnie d'un vieux copain. Banks écoute du jazz quand il a le cafard, rêve de son ex-épouse lorsqu'il drague une fille sympa, passe des nuits sans dormir en pensant aux jeunes victimes. Un Banks compatissant et fragile, mais malin et opiniâtre. Dans ce troisième roman, Robinson a peaufiné son héros du quotidien et imaginé une intrigue où le coupable, trop vite démasqué, cache un secret plus ignoble encore. Un thriller qui garantit la nuit blanche.
Dinah Brand